Composition

Pour composer, il faut commencer par choisir une forme musicale, comme une chanson, un morceau classique...

Ensuite, on choisit un style comme une musique traditionnelle, ou un prélude...

Ces choix seront caractérisés par des rythmes et des phrases musicales qu'il faut savoir construire.

Pour la musique tonale, une fois le rythme choisi, on définit la tonalité du morceau, puis on construit des suites de phrases musicales et des suites d'accords pour les harmoniser.

Reconnaissance et construction des phrases musicales

Par exemple, le scheme ou imitation musicale est une petite portion de phrase musicale, qui peut être reproduite sous plusieurs forme.

Wikipédia : Imitation musicale

Polyphonie le mensuel : Introduction à l'analyse harmonique

Les phrases musicales sont construites avec des notes (souvent proches les unes des autres) des polycordes de la tonalité courante.

Elles sont reprises avec des imitations, comme dans un discours, avec des questions/réponses, des changements de rythme, de nuances...

Reconnaissance des polycordes d'une tonalité

Pour construire des phrases musicales dans une tonalité, il faut connaître les notes qui remplissent les intervalles de la gamme courante.

Pour la gamme par tons, les intervalles sont remplis uniquement par des seconde majeures.

Ce sont des intervalles de secondes, de tierces, des quartes augmentées (ou tritons) des quintes augmentées et des septièmes mineures.

Il n'y a pas de secondes mineures ou de septièmes majeures, ni de tierces mineures ou de sixtes majeures, ni de quartes ou de quintes justes.

On fera ce type d'analyse pour les gammes demi-diminuées.

On utilisera la notation s ou S pour désigner une seconde mineure ou majeure.

Avec cette notation, la suite des quartes Q rencontrées dans une gamme majeure s'écrit :

SSs SsS sSS SSS SSs SsS sSS

On remarque la présence de l'unique quarte augmentée SSS (ou triton) qui sépare 2 groupes identiques SSs SsS sSS de quartes

La reconnaissance de la position de la seconde s dans chaque quarte, permet de la situer sur les degrés de la gamme majeure.

Par exemple sSS est une quarte située sur le degré III ou sur le degré VII

Pour une portion de phrase musicale construite à partir des notes d'une quarte, on peut construire la série obtenue en classant les notes de la phrase dans l'ordre naturel et sans répétition.

La reconnaissance de cette série comme quarte d'un degré de la gamme courante sera précieuse pour son harmonisation.

arrangement d'une suite de quartes d'une tonalité majeure

Ce qui a été dit pour les tétracordes peut s'appliquer aux pentacordes et plus généralement à tous les polycordes d'une tonalité mineure ou majeure.

Les pentacordes des quintes situées sur les degrés I II III V et VI d'une tonalité majeure s'obtiennent en ajoutant une seconde S aux quartes situées sur ces mêmes degrés.

Par contre, il faut ajouter une seconde diminuée au triton du degré IV pour obtenir la quinte située sur le degré IV

De même, en ajoutant une seconde diminuée s à la quarte du degré VII, on obtient l'unique quinte diminuée de la tonalité.

On fera cette analyse pour tous les polycordes construits sur les 7 modes de la tonalité choisie.

La composition et l'harmonie

On peut mettre l'accent sur l'analyse verticale des voix plutôt que sur l'analyse horizontale des voix.

L'analyse verticale étudie le mouvent des voix dans les accords.

L'analyse horizontale étudie la progression des phrases musicales, comme dans le contrepoint, les fugues...

On peut rechercher les mouvements des voix qui font apparaître dans l'heptacorde d'une gamme, des tritons TTT ou des quintes diminuées sTTs

Pour l'heptacorde d'une gamme majeure SSsSSS par exemple, le mouvement SSs+SSS=SSSsSS fait apparaître le triton SSS qui permet de moduler dans la tonalité située une quinte au-dessus de la tonalité courante, par le mouvement obligé -SSS+

Modulation vers la tonalité du degré V

De même, SSsSSS-=SSsSSs fait apparaître la quinte diminuée sSSs, qui permet de moduler vers la tonalité située une quarte au-dessus de la tonalité courante.

Modulation vers la tonalité du degré IV

Ces deux exemples introduisent une seule note étrangère à la tonalité courante, qui permet de reconnaître facilement la tonalité voisine de la tonalité courante vers laquelle on module.

Enfin, à partir des tétracordes SSs des degrés II et Vi, on obtient des tritons qui permettent de moduler ver la tonalité mineure relative et la tonalité mineure relative du degré V, soit La mineure et Mi mineure si la tonalité courante est Do majeure.

15 17 18 20+ [13 22]

22 24 25 27+ [20 29]

On remarque que la note altérée correspond à la septième majeure de la tonalité mineure vers laquelle on module.

Harmonisation des phrases musicales

Les phrases musicales seront harmonisées avec des accords de la tonalité courante, avec des mouvements des voix qui peuvent correspondre à des retards, des notes de passage, destransitions vers des tonalités voisines...

Pour apprendre à harmoniser une phrase musicale, il est intéressant d'écouter des suites d'accords plaqués suivis de ces mêmes accords arpégés.

On fera apparaître le mouvement d'une ou de plusieurs voix entre deux accords consécutifs, ce qui permettra de reconnaître des transitions souvent utilisées par les compositeurs.

Exemple d'une suite G G#dim Am

On utilisera l'écriture des accords comme suite d'intervalles et l'on donnera la possibilité de jouer les exemples dans tous les tons avec un choix varié de paramètres (rythme, instrument, nuance...)

Ainsi, au lieu d'écrire la suite G/G G#/G#dim A/Am on écrira plutôt 8Tt 8+Tt 10tT

Cette notation est plus précise que la notation anglosaxonne des accords et elle a l'avantage de se transposer facilement dans tous les tons.

Par exemple, 1Tt 1+Tt = 2tt 3tT correspond à la suite C C#dim Dm

De plus, on reconnait immédiatement le mouvement d'un demi-ton ascendant de 1T vers 1+T = 2t

On commence avec les triades Tt tT tt et TT ainsi que leurs renversements, avec le mouvement d'une seule voix

On poursuit avec des accords de septième et des déplacements de plusieurs voix.

Après chaque mouvement de voix, on reconnaîtra la nature de l'accord obtenu, qui pourra être un accord incomplet.

Par exemple, un accord diminué tt peut être reconnu comme un accord de septième de dominante sans sa basse.

Dans la suite 1Tt 2tt 3tT, 2tt peut être reconnu comme un accord de A7 sans sa tonique a, ce qui éclaire la transition vers l'accord de Dm

Sa tierce c# est une note de passage étrangère à la tonalité de Do majeure, qui monte d'un demi-ton vers la tonique de l'accord Dm (comme pour la résolution d'un triton)

Mouvement d'une seule voix dans les triades

suite 13Tt 13-Tt=12Qt 12Q-t=12TT

On remarque que la descente d'un demi-ton de la tonique d'une triade majeure Tt donne le second renversement d'une triade mineure.

1Tt 1Tt+ 1T+t++

On remarque que l'accord de quinte augmentée Tt+=TT est un accord de transition vers le second renversement QT de l'accord du degré IV

1Tt 1Tt+ 1T++t+

T++t+ est le premier renversement d'un accord de septième de dominante sans sa quinte.

Il permet de moduler vers la tonalité située un demi-ton au-dessus de la tonalité courante, comme cela se rencontre dans certaines chansons, pour donner l'impression que l'on ne répète pas exactement le même refrain)

Il ne faut pas abuser de ce cliché un peu trop commun !

1Tt 1T+t 1T+t++

L'accord T+t=QS est souvent utilisé pour rompre la monotonie, quand un accord parfait dure très longtemps.

Comme sa tierce est remplacée par la quarte, un accord sus4 peut être utilisé indifférament dans une tonalité majeure ou mineure.

L'accord sus4 peut servir de transition dans une cadence plagale I IV

1Tt 1T-t 1T-t+

On remarque qu'un accord mineur quinte augmentée tT+ correspond au premier renversement de l'accord majeure située 8 demi-tons au-dessus de cet accord mineur.

On peut dresser la liste de tous les accords obtenus par le mouvement de la basse ou de la voix soprano d'une triade mineure ou majeure sous leurs formes fondamentales ou sous la forme d'un de leurs renversements.

On peut aussi étudier le déplacement demi-ton par demi-ton de la tonique d'une triade dans tous ses renversements.

Par exemple ---Tt est un accord de septième de dominante sans sa tierce.

De même Q---T est le troisième renversement d'un accord de septième de dominante sans sa tierce. tQ--- est le deuxième renversement d'un accord de septième de dominante sans sa tierce.

On remarque que le mouvement de la même voix, la tonique par exemple, à partir de sa forme fondamentale ou à partir d'un de ses renversements, produit le même accord sous une de ses formes fondamentale ou renversées.

Mouvements de deux voix dans les triades et dans leurs renversement

On peut remarquer que le mouvement d'une seule voix d'une triade fait apparaître un accord dont le même type se retrouve par le mouvement parallèle inverse des deux autres voix.

Par exemple -Tt=Qt et T+t+=Qt sont tous les deux des seconds renversements d'une triade mineure.

On retrouve ainsi des transitions décrites dans les mouvements d'une seule voix.

On peut aussi remarquer que les mouvements dans les renversements s'interprêtent facilement à partir des mouvements de la forme fondamentale.

Par exemple, tQ-=tT et -Tt=Qt sont respectivement une triade mineure sous sa forme fondamentale et sous la forme de son second renversement.

Il reste à analyser les mouvements obliques et les mouvements contraires.

Les mouvements contraires des extrémités d'une octave sont souvent :

++O-=X ++++O--=v +++++O---=T

On remarque que la basse monte en jouant les notes successives d'une tonalité majeure depuis sa tonique jusqu'à la quarte pendant que la voix haute fait une descente chromatique.

On retrouve le mouvement obligé des extrémités de la quinte diminuée v par mouvement contraire vers la quarte et la sixte , qui sont respectivement la tonique et la tierce de la tonalité majeure située une quarte au-dessus de la tonalité courante.

On rencontre aussi le mouvement ou la basse monte par demi-ton +O-- ++O----=v +++O-----=T

Ici, le mouvement obligé +v-=T nous place sur la tonique et la tierce de la tonalité majeure située trois demi-tons au-dessus de la tonalité de départ.

On rencontre parfois le mouvement symétrique -O++ --O++++ ---O+++++

Mouvements des voix dans les accords de septième

Le déplacement d'un demi-ton vers la droite d'une note d'un accord de septième diminuée ttt permet d'obtenir la forme fondamentale et les trois renversements d'un accord mineur septième quinte bémol.

La voix déplacée devient la septième de l'accord de septième quinte bémol.

t+tt=TSt tt+t=tTS ttt+=ttT +ttt=Stt

Le déplacement d'un demi-ton ver la gauche d'une note d'un accord de septième diminuée ttt permet d'obtenir les quatre formes d'un accord de septième de dominante.

La voix déplacée devient la tonique de l'accord de septième de dominante.

t-tt=STt tt-t=tST ttt-=ttS -ttt=Ttt

On peut combiner ces mouvements pour réaliser des cadences II V I dans les tonalités mineures ou majeures avec déplacement minimum des voix.

Mouvements des voix dans les cadences avec déplacement minimum des voix

Quand on enchaîne deux accords constitutifs d'une même tonalité, ils peuvent avoir zéro, une ou deux voix en commun.

L'harmonisation se fait souvent en utilisant des accords fermés plutôt que des accords ouverts (c'est à dire des accords écrits sur deux octaves)

On utilise alors des déplacements minimum des voix entre deux accords consécutifs, en laissant fixes les notes communes aux deux accords.

Cela conduit à écrire souvent les accords sous des formes renversées.

Il est alors nécessaire de reconnaître les notes des accords en terme de tonique, tierce, quinte, septième...plutôt que par les noms de leurs notes.

On rencontre souvent les cadences IV V I ou II V I ou I VI II V

Dans ces suites les accords sont en général des accords de septième pour le Jazz.

Dans la musique classique, seul l'accord du degré V est choisi comme un accord de septième

Deux triades situés sur des degré consécutifs n'ont aucune note commune.

Deux triades situées sur des degrés comme I et III, II et IV...ont deux notes communes et par suite sont peu utilisés dans les cadences, car par trop ressemblants.

Pour deux accords de septième situés sur deux degrés consécutifs, ils ont une note commune, la tonique du premier accord qui est la septième du second accord.

Les accords majeurs ont tous une septième majeure, sauf l'accord de septième de dominante (accord de septième situé sur le degré V de la tonalité courante) dont la septième est une septième mineure.

Cette septième est la quarte de la tonalité vers laquelle on va par une cadence V I, ce qui permet de trouver facilement le nom de la tonalité majeure ou mineure dans laquelle on se retrouve.

+t++t-S=Tt cadence V I d'une tonalité majeure (à partir du premier renversement ttS de l'accord du degré V)

(on remarque que ++t- est un intervalle vide qui correspond à une seule note, la tierce de la triade majeure Tt)

T+t++t-=QT cadence V I (à partir de la forme fondamentale Ttt du degré V)

++t-ST+=tQ cadence V I (à partir du deuxième renversement tST de l'accord du degré V)

-ST+t--=tQ cadence V I (à partir du troisième renversement STt de l'accord du degré V)

Pour la cadence II V I, le degré II est souvent sous sa forme fondamentale.

tT--t-=tST --t-ST=TtT cadence II V I dans une tonalité majeure avec des accords de septième

tt-T-=tST --t--ST-=tTt cadence II V I dans une tonalité mineure avec des accords de septième

Il est utile de reconnaître l'enchaînement des accords avec déplacement minimum des voix, quand le premier accord est sous la forme d'un de ses trois renversements.

Par exemple, pour l'enchaînement II V d'une tonalité majeur, on obtient :

TtS donne T--t-S = STt pour le premier renversement de l'accord du degré II

tSt donne --t-St = Ttt pour le deuxième renversement de l'accord du degré II

StT donne -StT-- = ttS pour le troisième renversement de l'accord du degré II

On remarque que l'intervalle t entre la tonique et la tierce de l'accord du degré II reste fixe et devient l'intervalle entre la quinte et la septième de l'accord du degré V

La quinte de l'accord du degré II descend de deux demi-tons vers la tonique de l'accord du degré V tandis que sa septième descent d'un demi-ton vers la tierce de l'accord du degré V.

Pour le premier renversement de l'accord du degré II, c'est la sixte X entre la tierce et la tonique à l'octave supérieure qui reste fixe et qui devient l'intervalle entre la septième et la quinte à l'octave supérieure de l'accord du degré V

On fera aussi ce type d'analyse pour l'enchaînement des accords situés sur les degrés II et V d'une tonalité mineure.

On remarquera que la seule différence avec la tonalité majeure est la descente d'un seul demi-ton (au lieu de deux demi-tons) de la quinte bémol de l'accord du degré II vers la tonique de l'accord du degré V.

Cadence évitée, accords d'emprunt...

Pour rompre la monotonie et créer des effets de surprise dans l'harmonisation, on peut introduire des accords inattendus.

Par exemple, après avoir fait entendre plusieurs fois une cadence V I dans une tonalité mineure ou majeure, on remplace l'accord du degré I après un accord de septième de dominante par un autre accord, qui peut être étranger à la tonalité courante.

La composition et le contrepoint

Ce type d'analyse est plus technique, car elle nécessite la connaissances de règles comme pour le contrepoint rigoureux, que l'on enseigne dans les conservatoires de musique.

Lien externe : wikipedia , contrepoint rigoureux

Une phrase musicale principale, le sujet, sera suivie de réponses, d'imitations... appelées expositions, divertissements... comme dans les fugues, les sonates...

Lien externe : alanbelkinmusic, principes de contrepoint, la fugue...

Il faudra utiliser les notions d'appogiature, d'anticipation, de retard...

Lien externe : site audiofanzine : Appogiature, retard, anticipation, pédale...

Remarques finales

En résumé, il y a essentiellement deux approches pour la composition qui utilisent plutôt le mouvement des voix dans les accords (approche harmonique ou analyse verticale) ou plutôt la progression et le mélange des voix (approche contraponctique ou analyse horizontale)

On utilise plutôt l'approche harmonique dans la musique populaire, le jazz...

L'approche contraponctique se rencontre surtout dans la musique classique et dans les études des conservatoires.

Ces deux approches sont complémentaires pour l'analyse musicale.

On peut par exemple, faire une lecture horizontale ou verticale du prélude en Do majeur de Jean-Sébastien Bach, ce qui facilite la mémorisation du morceau.

Lien externe : Analyse harmonique du premier prélude en Do majeur du clavier bien tempéré

On peut aussi s'inspirer des24 préludes et fugues de l'art de la fugue de J.S.Bach ou de Chostacovitch, qui parcourent tous les 24 tonalités majeures et relatives mineures, pour se familiariser avec les accords situés sur les degrés des gammes et sur les modulations dans des tonalités voisines.

Lien externe : wikipédia, les 24 préludes et fugues de Chostacovitch

Lien externe : youtube : écoutez le clavecin bien tempéré de Jean-Sébastien Bach

Lien externe : youtube : écoutez les variations Golberg complètes de Jean-Sébastien Bach

Quand on sera familiarisé avec les notions de schème, d'imitation, du retard, des modulations...on pourra analyser des oeuvres comme des sonates de Mozart, de Beethoven, de Scarlatti...

On y découvrira des expositions, des développements de formes musicales, comme par exemple :

Lien externe : Polyphonies : analyse de la sonate-k331-de-Mozart

Lien externe : youtube : écoutez la sonate-k331-de-Mozart

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