Le piano est un outil performant pour apprendre à reconnaître des motifs de notes (lecture horizontale) et pour reconnaître des accords (lecture verticale)
En effet, les 12 demi-tons d'une gamme chromatique sont directement réalisables en jouant successivement un ensemble de 12 touches noires ou blanches consécutives.
Les notes d'une octave chromatique peuvent être désignées par des nombres de 1 jusqu'à 12, puis de 13 jusqu'à 25 pour l'octave suivante...
Pour jouer une gamme chromatique à la main droite ou à la main gauche, on choisira un doigté qui n'utilise que le pouce et les doigts 2 et 3
On veillera que le pouce (doigt 1) ne joue pas de touche noire.
A part cela, on choisira le doigt 2 ou le doigt 3 selon sa convenance, en évitant d'utiliser le même doigt pour deux notes consécutives.
Les notes piquées sont obtenues en relevant assez rapidement un doigt après son attaque.
Dans ce premier exercice, on veillera à ce que toutes les notes soient jouées avec la même durée et avec la même force (piano ou forté)
Exercice 1 : gamme chromatique à la main droite
Cette facilité de jeu, que l'on peut réaliser avec chaque main, permet de se concentrer parallélement sur autre chose que la technique instrumentale, comme les mouvements des voix, les renversements des accords...
La présence des touches noires et des touches blanches facilite les efforts de mémoire, car elle permet de visualiser ( ou de ressentir) des ensembles de notes (modes d'une gamme, agrégats ou accords sous toutes leurs formes...)
Pour des instruments harmoniques, comme la guitare, l'apprentissage est plus laborieux, puisque l'on ne dispose que d'une seule main pour jouer les notes, l'autre main étant obligée de les réaliser sur le manche.
Puisqu'il est facile de jouer les 12 demi-tons d'une gamme chromatique, nous partirons de cette remarque pour introduire naturellement tout le matériel que l'on retrouve dans la musique tonale, modale ou atonale.
Par exemple, la musique dodécaphonique donne la même importance à chacun des 12 demi-tons de la gamme chromatique.
C'est ce que l'on obtient quand on joue les 12 demi-tons à la même force avec les mêmes nuances et les mêmes durées.
On va maintenant privilégier certaines notes de la gamme chromatique, en les accentuant de la manière suivante :
Comptons de 1 jusqu'à 12 en accuantuant les chiffres 1 4 7 10 (de trois en trois)
Jouons deux gamme chromatique consécutives à partir d'une note quelconque du clavier, en notes piquées, en accentuant les notes 1 4 7 9 13 16 19 22 et 25
Exercice 2 : suite de tierces mineures (par notes accentuées dans les gammes chromatiques
Concentrons notre attention sur les notes jouées fortissimo.
Elles réalisent une suite de notes séparées par 3 demi-tons (que l'on appelle des intervalles de tierces mineures)
On désignera un intervalle de tierce mineure par la lettre t (minuscule)
Cette suite de deux ou trois tierces mineures correspond à un arpège d'un accord (que l'on appelle un accord diminué ou de septième diminuée)
Jouons simultanément les 3 notes de 2 intervalles successifs de tierces mineures, c'est un accord diminué, que l'on note tt (superposition de deux tierces mineures consécutives)
Exercice 3 : accords diminués arpégés et plaqués
Vous remarquerez un petit défaut d'exécution dans l'exercice 2 : les accords plaqués ne sont pas tous exécutés correctement.
En effet, il faut veiller à ce que toutes les notes d'un accord plaqué soient enfoncées rigoureusement en même temps.
Jouons simultanément les 4 notes de 3 intervalles successifs de tierces mineures, c'est un accord de septième diminuée.
On le désigne par la superposition de ses intervalles de tierces mineures, soit ttt.
Exercice 4 : accords de septième diminuée arpégés en notes tenues
Vous remarquerez que l'on laisse les doigts enfoncés sur les touches, pendant toute la durée d'un accord arpégé.
On peut aussi réaliser les notes tenues en laissant la pédale de droite enfoncée, puis en la relevant à la fin de l'accord.
Dans ce cas, on peut relever les doigts une fois la note jouée, puisque la pédale permet de prolonger le son des notes.
Nous pouvons faire des exercices de technique, en jouant les notes de ces accords dans un ordre quelconque, en notes fortissimo ou pianissimo, en notes liées ou piquées, en notes tenues ou plaquées...
Pendant ces exercices, nous avons tout le temps pour apprendre à reconnaître l'impression sonore donnée par un accord diminué.
On peut prolonger ces exercices en construisant ces accords, en commençant par une note quelconque du clavier.
On pourra s'aider de la figure formée par les touches noires ou blanches qui composent les notes d'un accord diminué, pour le reconnaître quand on le rencontrera dans des morceaux.
On constate qu'un accord diminué peut posséder une, deux ou zéro touches noires.
Un accord de septième diminuée possède une ou deux notes réalisées sur des touches noires.
On peut prolonger un accord de septième diminué sur plusieurs octaves.
On remarque alors que la même figure de notes se répète.
Enfin, les quatre notes d'un accord de septième diminuée sont les même (à une octave près) quand on construit l'accord en commençant par l'une quelconque de ses notes.
Ainsi, on peut dire que les accords [1 4 7 10] [4 7 10 13] [7 10 13 16] et [10 13 16 19] sont identiques
les figures de ces quatre renversements sont [b n n b] [n n b b] [n b b n] et [b b n n] (où bdésigne une touche blanche et n une touche noire)
Il n'y a donc que trois accords de septième diminuée différents.
Vous vous exercerez en les jouant comme précédamment, en retenant leur figure de touches noires et blanches.
[2 5 8 11] [5 8 11 14] [8 11 14 17] et [11 14 17 20]
[n b b n] [b b n n] [b n n b] et [n n b b]
[3 6 9 12] [6 9 12 15] [9 12 15 18] et [12 15 18 21]
[b b n b] [b n b b] [n b b b] et b b b n]
Construisons des gammes dont les écarts entre les notes sont un ton un demi-ton un ton un demi-ton...
Si nous jouons une note sur deux, nous obtenons une suite de notes qui correspond à une suite d'intervalles de tierces mineures.
On appelle de telles gammes des gammes demi-diminuées.
Une seconde forme de gamme diminuée est caractérisée par les écarts d'un demi-ton un ton un demi-ton un ton...
Les écarts entre les notes d'une gamme définissent ce que l'on appelle l' échelle de la gamme.
Si l'on se limite aux notes d'une gamme contenues dans une octave, on a ici un ensemble de huit notes qui s'écrivent, en commençant par la note 1 :
1 3 4 6 7 9 10 12
pour la première forme
1 2 4 5 7 8 10 11
pour la seconde forme
La première note d'une gamme s'appelle sa tonique ou son premier degré noté I, la deuxième note est le deuxième degré noté II...
l'ensemble des notes d'une gamme qui commence sur un degré de la gamme s'appelle un mode de cette gamme.
Comme pour une gamme, un mode est caractérisé par son échelle.
Pour une gamme demi-diminuée, on voit qu'il n'y a que deux modes différents (le mode fondamental du degré I et le mode du degré II)
Le choix d'une gamme et d'un de ses modes pour composer un morceau de musique donne à celui-ci une certaine couleur.
la note du premier degré de la gamme donne le ton et le choix d'un ton et d'un mode s'appelle la tonalité du morceau.
On construit alors des accords en superposant des intervalles de la gamme choisie et des phrases musicales que l'on joue en même temps que ces accords.
On appelle accord constitutif d'une tonalité, un accord obtenu en superposant des tierces des différents modes de celle-ci.
Ici, il n'y a que deux accords constitutifs d'une gamme demi-diminuée, les accords diminués et les accords de septième diminuée.
Pour rompre la monotonie d'un morceau qui n'utiliserait que des accords constitutifs et des phrases musicales d'une même tonalité, on introduit des notes étrangères qui provoquent des tensions qui disparaissent dans le mouvement successif des accords.
Cette disparition s'appelle la résolution de la tension.
On verra plus tard comment préparer puis résoudre les tensions, dans la musique tonale.
Vous pouvez, par exemple, diminuer ou augmenter d'un demi-ton chromatique une note quelconque d'un accord de septième diminuée.
Vous obtiendrez alors un renversement ou une forme fondamentale d'un accord de septième de dominante ou d'un accord mineur sept quinte bémol, que nous retrouverons plus loin dans les cadences II V I des tonalités mineures.
Nous avons introduit les notions de gamme et de mode, d'accords arpégés ou plaqués, de notes liées ou piquées.
Ces notions sont illustrées avec les gammes chromatiques, les gammes demi-diminuées et les accords diminués.
Le travail du doigté a été fait en proposant de jouer les notes avec une durée identique, avec accentuation.
Jouons des notes d'égale durée, en accentuant une note sur 2 ou sur 3 ou sur 4...
Nous définissons ainsi la pulsation qui regroupe cet ensemble de 2 ou 3 ou 4...notes.
La pulsation peut être marquée au pied, mais il est préférable de la reconnaître mentalement, sans la matérialiser d'une manière sonore.
Il ne faut pas confondre la pulsation (qui définit la vitesse d'exécution des mesures) avec le rythme qui est un ensemble de durées, d'accentuations, de silences et qui peut être travaillé avec ou sans clavier.
Le rythme jouera un rôle important dans la reconnaissance des différents styles musicaux.
Je vous propose d'utiliser le logiciel gamme.php pour jouer des tierces mineures successives avec des rythmes et des nuances variées.
Le lien ci-dessous ouvrira la page gamme.php avec un exercice pré-sélectionné.
Vous n'aurez plus qu'à choisir par vous même des motifs de rythmes, des transpositions...
Vous reviendrez ensuite dans cette page par le raccourci ALT+flèche gauche.
Complément : suite de tierces mineures avec le rythme 1 1/2 1/2
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