Cours 5 : gamme pentatonique, tétracordes,gammes majeures et mineures...

La gamme pentatonique et ses cinq modes

Les touches noires du piano se présentent sous la forme d'un groupe de trois notes, suivi par un groupe de deux notes et ainsi de suite, pour les autres octaves.

Nous commencerons par jouer l'ensemble des six notes qui correspondent à six touches noires du piano, en commençant par la première note d'un groupe de trois noires, et en terminant par la touche noire située à l'octave supérieure.

Cette gamme qui contient cinq notes (sans compter la note à l'octave) s'appelle une gamme pentatonique (de penta = cinq) .

Les écarts entre ses notes sont :

un ton un ton un ton et demi un ton un ton et demi

En commençant par la note 7, on peut écrire :

7 9 11 14 16 19 notation chiffrée

f# g# a# c# d# f# notation anglo-saxonne

On l'appelera la gamme pentatonique de fa dièse majeure.

Le caractère majeur provient de ce que sa tierce [f# a#] est une tierce majeure.

La note fa dièse, située sur le premier degré de la gamme, s'appelle la tonique.

On appelle mode d'une gamme, la suite des notes de la gamme qui commence sur le degré 2, 3...

On pourra jouer les différents modes de cette gamme pentatonique, en commençant par le degré 2, le degré 3...

Exercice 17 : mode majeur et mineur de la gamme pentatonique de fa dièse majeure

Les modes d'une gamme pentatonique

Chaque mode d'une gamme est caractérisé par les écarts entre ses notes consécutives.

Par exemple, le mode situé sur le degré 2 correspond aux écarts :

un ton un ton et demi un ton un ton et demi un ton

Les deux tétracordes des gammes majeures

Jouons les trois notes de trois touches noires successives, suiviés de la touche blanche qui suit la dernière touche noire.

Nous avons réalisé un ensemble de quatre notes dont les écarts sont :

un ton un ton un demi-ton

C'est un tétracorde d'une gamme majeure.

En commençant par la note 7, par exemple, il s'écrit :

7 9 11 12 en notation chiffrée

f# g# a# b en notation anglo-saxonne

On jouera à la main droite, tous les tétracordes d'une octave, de demi-ton en demi-ton, en montant vers la droite.

Complément e18 : tétracordes des gammes majeures à la main droite

Une gamme majeure est constituée par les huit notes de deux tétracordes identiques, séparés par un ton, c'est à dire, pour la gamme de fa dièse majeure :

(f# g# a# b) (c# d# f f#)

Il est important de travailler le doigté des tétracordes des gammes majeures dans toutes les tonalités, car on les retrouvera dans tous les morceaux.

Complément e21 : tétracordes des gammes majeures à la main droide, en notes piquées

Nous remarquons que la gamme majeure contient les six notes de la gamme pentatonique (avec son octave) plus deux nouvelles notes qui sont la quarte si et la sensible ou septième majeure fa

On peut aussi dire qu'une gamme pentatonique est formée avec la tonique, la tierce et la quinte d'une gamme majeure, auxquelles on ajoute la seconde (ou la neuvième) et la sixte.

Nous verrons plus loin que les notes d'une gamme pentatonique constituent ce que l'on appelle un accord 69, c'est à dire un accord parfait (tonique tierce quinte) auquel on ajoute la sixte et la neuvième.

Cet ensemble de notes possède un caractère oriental et se retrouve dans la musique chinoise.

Les modes d'une gamme majeure

Ecrivons la gamme majeure qui commence par la note 1 (note blanche située à gauche d'un groupe de 2 touches noires)

(1 3 5 6) (8 10 12 13) notation chiffrée

(c d e f) (g a b c) notation anglo-saxonne

On remarque que cette gamme de Do majeure est constituée uniquement par des touches blanches consécutives.

Elle possède 7 modes, obtenus en jouant ses notes consécutives en commençant par le degré 1, puis par le degré 2...

Le mode situé sur le degré 1 s'appelle le mode fondamental, ou mode de do

Le mode situé sur le degré 2 s'appelle le mode de ré...

Le mode situé sur le degré 7 s'appelle le mode de si

Ces 7 modes ont été utilisés par les grecs (et portent des noms comme modes ionien, dorien...que nous n'utiliserons pas dans ce cours)

Un mode d'une gamme est caractérisé par les écarts entre ses notes successives.

Par exemple, le mode de sol d'une gamme majeure est caractérisé par les écarts :

1 ton 1 ton 1 demi-ton un ton 1 ton 1 demi-ton 1 ton

On remarque que ce mode de sol correspond au mode de do dans lequel la septième a été abaissée d'un demi-ton.

Pour le mode de fa d'une gamme majeure, les écarts sont :

1 ton 1 ton 1 ton 1 demi-ton 1 ton 1 ton 1 demi-ton

On remarque que le mode de fa d'une gamme majeure correspond au mode de do dans lequel la quarte a été augmentée d'un demi-ton.

On a donc une quarte augmentée (un triton) séparé par un demi-ton d'un tétracorde d'une gamme majeure.

Dans la musique classique et dans la musique de variété, on utilise surtout le mode fondamental et le mode de la

Le mode de la s'écrit :

(10 12 13 15) (16 18 20 22) notation chiffrée

(a b c d) (e f g a) notation anglo-saxonne

Ce mode correspond a la gamme mineure naturelle, caractérisée par les écarts :

(un ton un demi-ton un ton) un ton (un demi-ton un ton un ton)

On a fait apparaître la superposition de 2 tétracordes, séparés par un ton.

Le tétracorde (un ton un demi-ton un ton) est un tétracorde mineur (caractérisé par sa tierce mineure)

La gamme mineure harmonique

Le second tétracorde (un demi-ton un ton un ton) a été remplacé par le tétracorde (un demi-ton un ton et demi un demi-ton) pour que la septième note d'une gamme mineure devienne une sensible (note située un demi-ton au-dessous de l'octave)

Par exemple, pour la gamme de La mineure, ce tétracorde s'écrit :

(e f g# a)

On l'appelle parfois le tétracorde arabe, caractérisé par sa tierce mineure, encadrée par deux demi-tons, ce qui lui donne une consonance orientale.

Cette nouvelle gamme mineure s'appelle une gamme mineure harmonique, tandis que le mode de La s'appelle gamme mineure naturelle

On supprime la consonance orientale du tétracorde arabe en le remplaçant par le tétracorde majeur (un ton un ton un demi-ton) pour obtenir ce que l'on appelle une gamme mineure mélodique.

En résumé, on obtient :

(a b c d) (e f g a) gamme de la mineure naturelle

(a b c d) (e f g# a) gamme de la mineur harmonique)

(a b c d) (e f# g# a) gamme de la mineure mélodique

L'armure et la reconnaissance des tonalités majeures et relatives mineures

Dans la musique occidentale, les tonalités majeures et mineures jouent un rôle fondamental.

Les accords seront construits sur les différents degrés des gammes majeures ou des gammes mineures harmoniques.

En commençant par la gamme de Do majeur, qui est constituée uniquement par des touches blanches du piano, nous avons vu qu'il s'introduit la touche noire sol dièse, sensible de la gamme de La mineur harmonique.

On dit que le ton de La mineur est le ton relatif mineur de Do majeur.

Pour reconnaître si un morceau est écrit dans le ton de Do majeur ou dans le ton relatif mineur de La mineur, on recherchera s'il figure une note sol dièse dans sa partition.

Dans toutes les tonalités majeures que l'on a construit successivement par quinte ascendante ou quinte descendante, il s'est introduit la suite des dièses fa do sol ré la mi si ou l'ordre des bémols si mi la ré sol do fa.

Dans l'écriture harmonique usuelle des partitions, on place l'ensemble des dièses ou des bémols d'une gamme majeure, dans une armure en tête des portées.

Par exemple, l'armure est fa do pour la gamme de ré majeur, l'armure est si mi pour la gamme de si bémol majeur...

On peut trouver facilement la tonalité majeure d'une partition à partir de son armure.

En effet, pour une armure avec des dièses, le dernier dièse est la sensible de la gamme, comme do dièse pour la gamme de Sol majeur, par exemple.

Pour une gamme avec des bémols, l'avant dernier bémol est la tonique de la gamme.

Par exemple, si l'armure est si mi, la tonalité est la gamme de Si bémol majeur.

Les notes diésées ou bémolées de l'armure affectent toutes les notes de la portée, sauf si l'on place un accident (bécarre, bémol ou dièse) devant une note d'une mesure.

Cela permet d'alléger les notations et de reconnaître s'il y a des changements de tons éventuels au cours du morceau.

Ainsi, si l'on ne rencontre aucune note accidentée, on peut affirmer quelle est la nature de la tonalité majeure, uniquement d'après l'armure.

Si l'on rencontre une seule note accidentée, et que cette note correspond à une quinte augmentée qui est aussi la sensible du ton relatif mineur de la tonalité majeure, c'est que l'on est dans cette tonalité relative mineure.

Par exemple, si l'on rencontre la note la dièse dans une partition dont l'armure est fa do, c'est que l'on est vraisemblablement dans la tonalité de si mineur, relatif mineur de la tonalité de Ré majeur.

Anharmonie

Dans la gamme chromatique bien tempérée, les note diésées comme do dièse ou bémolées comme ré bémol...sont identiques.

On parle de notes anharmoniques.

Ainsi, l'armure si mi la ré sol ddo fa, qui correspond à 7 bémols à la clef, est d'un point de vue anharmonique, équivalente à l'armure fa do sol ré la qui contient 5 dièses.

Autrement dit, la tonalité de Do bémol majeur est anharmoniquement équivalente à la tonalité de Si majeur.

On préfère parfois utiliser les tonalités anharmoniques qui présentent le moins de notes diésées ou bémolées dans l'armature.

Compléments sur les modes

On peut construire de nombreux modes à partir des exemples ci-dessus, en altérant certains degrés.

On rencontre beaucoup d'autres gammes dans les musiques du monde, comme les gammes orientales, les gammes tziganes, les gammes andalouses...

La gamme orientale est constituée par deux tétracordes identiques d'un demi-ton trois demi-tons un demi-ton, séparés par un ton.

Ces gammes ou modes exotiques sont caractéristiques d'un style musical.

Par exemple, les gammes diminuées et demi-diminuées ont été utilisées par Claude Debussy.

Vous trouverez une description détaillée de telles gammes dans la page :

wikipédia : liste des gammes et modes

Résumé du cours

Pour pouvoir improviser dans un style de musique, il sera important de connaître les modes qu'il faudra jouer sur les accords des différents degrés de la gamme choisie.

Pour augmenter la diversité, certains accords pourront être empruntés à une tonalité différente, comme des accords situés sur des degrés d'une tonalité majeure alors que la tonalité courante est mineure et réciproquement.

On voit à quel point il est important de savoir jouer des phrases musicales dans tous les modes possibles !

Dans ce cours, nous avons introduit les gammes majeures et mineures.

Le choix d'une tonalité, c'est à dire du choix de la tonique d'une gamme et d'un mode mineur ou majeur, définira l'harmonie courante d'un morceau.

On harmonise la mélodie, construite en général pour la voix soprano, en lui associant d'autres voix, qui correspondent, en lecture verticale, à des accords de la tonalité courante.

Toutes ces voix peuvent être construites en n'utilisant que des notes de la tonalité ou faire intervenir des notes étrangères à cette tonalité.

Avant de pouvoir analyser correctement le mouvement des voix (analyse horizontale) il faut analyser la suite des accords rencontrés (analyse verticale) et pour cela, savoir reconnaître la nature des accords situés sur les différents degrés de la gamme courante.

On peut commencer en reconnaissant à l'oreille, l'impression (ou la couleur) que provoque un accord majeur, mineur...

l'accord le plus important est l'accord de septième situé sur le degré V de la gamme, que l'on appelle l'accord de septième de dominante.

Il provoque une tension, qui est due à la présence d'un intervalle dissonnant de trois tons, que nous avons appelé le triton.

Le triton est le seul intervalle de quarte augmentée, que l'on trouve entre le degré IV et le degré VII des gammes majeures ou mineures harmoniques.

Par exemple, en Do majeur ou en Do mineur, c'est l'intervalle [fa si].

Les notes qui le remplissent sont fa sol la si pour Do majeur et fa sol la bémol si pour Do mineur.

Le renversement de ce triton est la quinte diminuée [si fa], qui contient les notes si do ré mi fa pour Do majeur et si do ré mi bémol fa pour Do mineur.

La suppression de la tension provoquée par la présence du triton (ou de la quinte diminuée) dans l'accord de Sol7 (ou dans l'un de ses renversements) sera obtenu par un mouvement contraire comme [fa si] donne [mi do] ou [si fa] donne [do mi] en Do majeur, ou [fa si] donne [mi bémol do] ou [si fa] donne [do mi bémol] pour Do mineur.

On parle de mouvement obligé de ces deux voix et la suite d'accord Sol7 Do majeur ou Sol7 Do mineur correspond a ce que l'on appelle une cadence V i.

On rencontrera l'accord du degré V, qui contient la forte tension sur un temps fort, et sa résolution, l'accord du degré I, sur un temps faible.

La cadence V I ou les deux accords sont sous leur forme fondamentale (cadence parfaite) se rencontrera en fin de morceau.

Les exercices de ce cours permettent d'enchaîner des cadences V I dans toutes les tonalités majeures et mineures.

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